Quelques conseils pour prévenir, anticiper et sortir d'un Burn-out

Le burn-out est le nouveau fléau des ressources humaines et des cadres. 

Ce phénomène n’est pas nouveau, mais il touche de plus en plus de personnes et pas n’importe lesquels. 

Tout d’abord, Monsieur Burn-out s’intéresse en priorité aux personnes ultra dynamiques et très investies dans leur sphère professionnelle, c’est raison pour laquelle il recrute ses candidats dans l’anonymat. Plus une personne en veut, plus elle est passionnée par son métier et a des responsabilités, et plus il a des chances d’être la pool du jury de sélection. 

Les workalcoholics sont valorisés et galvanisés par leurs manager ou direction, c’est la raison pour laquelle ils en prennent toujours plus et ne savent pas dire non de peur que ce soit perçu comme un aveu de faiblesse ou d’incompétence. 

Et c’est justement parce qu’ils sont incompétents à dire NON et mettre des alertes qu’ils se crashent en plein vol sans crier gare. 

On pourrait penser qu’il n’y a pas assez de back-up en entreprise pour prévenir les crashs, mais là où Monsieur Burn-out est perfide c’est que les candidats eux-mêmes sont dans le déni de leur état. Ils ne savent même pas qu’ils sont dans un processus de recrutement. 

Les premiers surpris sont les personnes concernées elles-mêmes, elles pensaient pouvoir tenir, car elles ont toujours tenu. Puis, l’entourage proche ou professionnel qui n’a rien vu venir et ne pouvait pas imaginer que la personne soit dans une telle souffrance ou un tel épuisement. 

L’OMS définit le burn-out comme un épuisement professionnel, mais en réalité on devrait plutôt parler d’un effondrement. 

Un effondrement d’abord physique : trouble du sommeil, irritabilité, crise d’angoisse, maux de tête, de ventre, de dos, perte d’appétit ou au contraire un sur-appétit. Il arrive même que le cerveau black-out ! Le corps dit STOP puisque notre tête ne peut le faire. 

Bien souvent, les médecins proposent et/ou imposent une période de repos, le fameux arrêt maladie d’une à deux semaines. 

Mais, évidemment, en bonne machine de guerre, ils le refusent ou le prennent par complaisance sans le faire parvenir à leur employeur. 

La raison que m’avancent mes patients, et que j’ai moi-même avancé il y a quelques années, c’est que pendant leur absence au travail les dossiers, mails, demandes clients vont s’accumuler et qu’aucun sujet ne va avancer, et que s’ils prennent ces jours le retour sera bien pire qu’en l’état. Vous voyez de quoi je parle ? Mais, est-ce que vous voyez également le cercle vicieux qu’instaure Monsieur Burn-out ? Il s’appuie sur votre conscience professionnelle, sur votre identité, sur votre égo. 

Les rares personnes courageuses qui acceptent de lever le pied s'aperçoivent que deux semaines n’ont pas suffi à ce qu’ils se reposent. 

Voilà un des signes d’alerte : lorsque le repos n’est pas réparateur, c’est que c’est de début de la fin. 

Peu à peu, on arrive à l’effondrement psychique. On n’arrive plus à travailler, on arrive plus à réfléchir. La simple idée d’un mail est source d’angoisse. Il peut y avoir des crises de larmes incontrôlées et sans raison apparente.

On perd lentement l’envie de se lever, aller travailler est de plus en plus compliqué et l'on ne trouve plus de sens à ce que l’on fait. 

Dans notre société, on se définit très souvent par sa profession, elle fait partie de notre identité au point où lorsqu’on rencontre quelqu’un l’une des premières questions est : qu’est-ce que tu fais dans la vie ? Le fait dans la vie voulant dire ton métier. 

On tire une certaine reconnaissance et un statut grâce à sa profession qu’on le veille ou non, et c’est la raison pour laquelle Monsieur Burn-out brule tout sur son passage, car il touche à une facette de notre identité. 

Le burn-out est à dissocier de la Dépression, mais il entraine des états dépressifs importants qui nécessite un accompagnement. 

Se reconstruire après un tel accident de vie prend du temps, presque autant de temps qu’il vous aura fallu pour vous crasher. C’est la raison pour laquelle il faut être vigilant et être attentif aux signaux d’alerte et se faire accompagner avant d’exploser en plein vol.